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La grossesse est vécue de manière très différente selon les femmes ; certaines sont hyper sereines et ne présentent aucun trouble particulier ; d’autres expérimentent de petits désagréments physiques sans gravité, d’autres enfin sont anxieuses et se posent beaucoup de questions … Quelle que soit la manière dont on la vit, la grossesse constitue un changement massif dans la vie de la femme (et de son / sa partenaire), tant au niveau hormonal, physique, qu’au niveau psychologique.

La sexualité durant cette période peut être d’ailleurs un peu bousculée, mais elle est possible ! Alors, comment l’adapter au mieux durant cette belle période de la vie féminine et conjugale ?  » Grossesse et sexualité « , un article de Marjorie Cambier, Sexothérapeute à Paris.

 

Un premier élément essentiel : stop aux idées reçues !

D’une part, il faut bien savoir que la sexualité, sauf contre-indication formelle de votre gynécologue, est tout-à-fait praticable durant la grossesse. Elle est même conseillée dans la mesure où elle détend le corps et permet d‘évacuer le stress.

D’autre part, une idée reçue selon laquelle on risque de faire mal au bébé en faisant l’amour est encore bien présente dans les esprits. C’est complètement faux ! Le bébé est dans l’utérus, et le sexe masculin ne risque absolument pas de l’atteindre, dans la mesure où il est de toute manière stoppé par le col de l’utérus qui lui en empêche catégoriquement l’entrée.

La pénétration ne va donc ni le blesser, ni le perturber, et encore moins le détacher de la paroi utérine ! Au contraire, le bébé va même indirectement bénéficier des endorphines sécrétées par la femme qui sera détendue et sereine après un rapport sexuel…

Grossesse et sexualité, lors du premier trimestre :

Les hormones et leurs effets secondaires peuvent induire différents symptômes, plus ou moins forts selon les femmes : fatigue, anxiété et questionnements, irritabilité, sautes d’humeur, nausées, douleurs aux seins, fringales, fréquentes envies d’uriner…

Ces petits désagréments disparaissent au fur et à mesure que le corps s’adapte à tout ces changements, en général vers fin premier trimestre.

Physiquement, les modifications corporelles sont encore minimes (augmentation du volume des seins, aréoles plus saillantes et plus pigmentées, vulve gonflée et plus pigmentée, augmentation des sécrétions vaginales, augmentation du volume de l’utérus), et la prise de poids est légère, en moyenne de 1 à 3 kg selon mesdames.

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Grossesse et sexualité – Quid de la sexualité au premier trimestre 

Les petits désagréments (nausées, douleurs aux seins, questionnements, etc.) décrits plus hauts peuvent être à l’origine d’une baisse transitoire du désir.

Il est important d’en parler à votre partenaire et de bien lui expliquer ce qui se joue pour vous à ce moment-là, afin qu’il comprenne et ne se sente pas rejeté.

Il s’agit donc d’adapter ici la sexualité en mettant l’accent sur la tendresse, les câlins, les préliminaires pour faire monter le désir, les massages pour détendre et ouvrir l’appétit… La complicité, ainsi que des espaces pour simplement évoquer vos craintes peuvent vous permettre à tous les deux de vous détendre et de réinstaller progressivement un climat propice à la sexualité. Une grossesse est un bouleversement dans la vie d’un couple, il est essentiel d’en parler ensemble !

Enfin, certaines femmes ne connaissent pas ces troubles, et la grossesse n’est pas encore visible à l’œil nu. Elles peuvent donc avoir la même sexualité que d’habitude.

 

Grossesse et sexualité – Lors du second trimestre :

Psychologiquement (et donc souvent également sexuellement), il s’agit de manière générale des mois de l’équilibre et de l’épanouissement, car bien souvent, les petits désagréments du premier trimestre, tant physiques que psychologiques, ont disparu.

La grossesse commence à être bien visible au quatrième mois. On peut noter un agrandissement de l’utérus (induisant parfois des tiraillements et des douleurs ligamentaires dans le bas ventre), les reins se creusent, les glandes et canaux lactifères des seins se développent et peuvent donner des tâches brunes sur les mamelons.

L’utérus appuie davantage sur vessie, donc l’envie d’uriner peut être plus fréquente ; des constipations ainsi qu’une digestion ralentie sont également possibles, les intestins cédant leur place à ce dernier, et la respiration peut enfin être un peu gênée par l’utérus qui pousse sur le diaphragme (6ème mois).

Quid de la vie sexuelle du deuxième trimestre

A partir du second trimestre, on peut noter une dilatation ainsi qu’une irrigation sanguine du périnée et du vagin, qui rendent alors la stimulation et l’excitation plus faciles. Le désir est donc exacerbé en cette période. Vous pouvez donc en profiter (sauf contre-indication médicale, évidemment) !

L’augmentation notable du taux d’œstrogènes pendant la grossesse participe également à cette hausse de la libido (même si parfois les constipations peuvent tout de même altérer un peu le désir).

Le désir faisant son grand retour, vous pouvez alors reprendre votre sexualité, tout en commençant à l’adapter, votre ventre se dessinant de plus en plus.
Privilégiez donc les positions qui ne tirent pas trop dessus, où vous n’êtes pas à plat ventre, etc. Procédez peut-être avec plus de douceur, un peu plus lentement.

Parfois, les modifications corporelles et donc de l’image du corps peuvent être difficiles à accepter pour certaines femmes, et avoir des répercutions négatives sur la sexualité (en terme de désir, de peur de ne plus plaire, de ne jamais retrouver sa ligne, notamment) ; être accompagnée durant votre grossesse par un professionnel (psychologue ou autre) peut alors aider à traverser sereinement cette période de vie.

 

Grossesse et sexualité – troisième trimestre 

Le troisième trimestre est marqué par de grandes transformations corporelles, et bien sûr par l’arrivée imminente du bébé, ce qui induit une certaine fatigue, de l’appréhension quant à l’accouchement, et donc parfois par une baisse de libido.

Le ventre devient de plus en plus encombrant et lourd, et la fatigue plus importante. Il faut donc vous ménager ! La prise de poids s’accélère au 8ème mois (8-10 kg en fin de grossesse, voire plus pour certaines femmes).

Votre organisme se prépare doucement à l’accouchement : votre bassin s’élargit (d’où quelques douleurs parfois au niveau du pubis), le col de l’utérus commence à se ramollir, les secrétions cervicales augmentent et forment un petit bouchon muqueux dans le fond du vagin, dont l’élimination signera l’imminence du travail, votre vagin s’assouplit…

Toutes ces modifications corporelles altèrent votre désir sexuel, c’est normal. Vous vous préparez physiquement et psychologiquement à l’arrivée du bébé !

 

Quid de la sexualité 

Vous pouvez tout-à-fait vivre votre sexualité lors du 3ème trimestre, mais celle-ci doit vraiment être aménagée.

En effet, votre fatigue ainsi que l’essoufflement dus à la prise de poids (et au bébé qui pousse les organes, et le diaphragme) ne vous permettront pas d’avoir une sexualité trop tonique. Privilégiez donc la lenteur, la douceur. Le slow sex est ici particulièrement adapté (mon article sur le slow-sex ICI), ainsi que la tendresse, les câlins, la lenteur, les massages …

Par ailleurs, l’encombrement de votre ventre rendront certaines positions plus compliquées. Privilégiez donc celles qui n’appuient pas directement dessus, qui ne vous fatiguent pas de trop, et qui ne nécessitent pas de votre part une souplesse accrue.

Adaptez également la vitesse et la profondeur des pénétrations, afin d’éviter tout essoufflement et toute douleur. La position des cuillères en l’occurrence permet de prendre du plaisir, tout en se ménageant le plus possible.

Enfin, lorsque le terme approche, faire l’amour peut dans certains cas provoquer le début du travail !

Comme vous pouvez le constater, en l’absence de toute contre-indication médicale, une sexualité est possible durant l’intégralité de votre grossesse, à condition bien sûr de l’adapter à votre forme physique, à vos envies, à vos modifications corporelles. L’écoute de soi ainsi que la communication avec son / sa partenaire sont également essentiels.

 

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L'auteur :

Sexothérapeute et psychologue clinicienne, j'accompagne les femmes présentant des troubles sexuels, à s'en délivrer, à développer leur féminité et à (re)trouver une sexualité épanouissante et satisfaisante pour elles. Je suis également spécialisée dans le domaine du traumatisme psychique et ai auparavant exercé plusieurs années dans une cellule d'urgence.

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