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Mesdames, il y a fort à parier que vous rentriez de vos vacances d’été avec cette nouvelle résolution : « L’année prochaine, je ferai un 36 dans mon maillot de bain sur la plage ». Parce que vous vous êtes battues tout l’été avec votre short et que vos cuisses ont obnubilées toutes vos sorties en public.

Combien de femmes se mettent des objectifs subites basés sur leur apparence jamais assez satisfaisante à leurs yeux? Laquelle n’a jamais décidé par un beau lundi matin de perdre 8 kilos avant une date ultime, comme si sa vie en dépendait?

Sauf que notre poids est déterminé génétiquement alors même que nous étions attendus dans le ventre de notre mère. Les scientifiques l’ont appelé SET POINT. Il brise bien des rêves de minceur parfaite, mais il réconcilie avec l’idée qu’il ne sert à rien de lutter inutilement et se « bousiller » la vie et les repas à s’affamer.

Focus sur cette donne que les manias de la minceur se garde bien de vous dire…

 

L’explosion du surpoids et de l’obésité

Avez-vous remarqué tous les messages placardés en tous sens sur les comorbidités liées à l’obésité? Le surpoids fait partie des 5 facteurs de risques de mortalité au niveau mondial. Le chef de file des pays le plus touchés sont les Etats-unis avec 40% de population concernée par l’obésité. En Europe, la Grande-Bretagne profile un avenir à hauteur de 90% de la population en surpoids en 2050. C’est à dire demain.

La France n’est cependant pas en reste au regard de 17% de personnes touchées par un IMC supérieur à 25. On parle d’obésité à 30 et d’obésité morbide à 40, seuil auquel on peut prétendre à bénéficier d’une chirurgie bariatrique (ou moins si la personne est atteinte d’une autre problématique vitale).

Le paradoxe réside pourtant dans le fait qu’il n’a jamais été autant question de minceur et de régimes depuis 30 ans. Les gouvernements successifs, bien conscients de l’impact sur les dépenses de « santé publique » et autres impacts tentent de trouver des subterfuges. On fait intervenir des flashs infos nutritionnels, on diabolise la malbouffe et on éduque les enfants à l’assiette bien-être. On propose de taxer les sodas et de mettre des pommes dans les distributeurs de snacks.

 

 

De leur côté, les grand manias des produits régimes se frottent les mains. Chaque été, des programmes « minceur » voient le jour. Il est temps de perdre ses kilos en trop, qui vous gâchent la vie. Secouez-vous un peu. Les préjugés sur les « gros » s’intensifient, les femmes ont la sensation de perdre toute crédibilité si la balance dépasse les 60 kilos et les jeunes filles ne jurent que par l’écart qu’elles ont entre les cuisses.

Passer sa vie au régime semble être devenu une normalité. On a instauré la manie du Cheat Meal du vendredi soir, histoire de ne pas devenir fou. On lutte, on contrôle, on achète des balances intelligentes pour mesurer nos taux de masse maigre. Les mots « poids », « calories », « kilos » remplissent les magazines féminins après les fêtes, avant le printemps, avant l’été, avant Noël. Il faut devenir « maigre » et le rester.

Autant de préventions, autant de recommandations, autant d’appels à la volonté et au contrôle, qui n’arrivent pas à juguler le problème. Même pire, il ne fait que l’entretenir et l’augmenter en jetant le trouble et en réveillant les petits juges intérieurs de chacun, qui se damneraient pour abandonner 1 kilo en 1 seconde. Ce remue-ménage ouvre la porte aux troubles du comportement alimentaire par dessus le marché. 

Le constat est donc simple. Lutter contre l’obésité à coups de régles et de restriction cognitive ne fonctionne pas. Et pour cause, il existe plusieurs raisons à cet échec, dont une majeure : la diversité corporelle par le poids de référence.

 

La réalité du SET POINT

En Naturopathie, nous privilégions l’approche holistique et donc individualiste de chaque personne. On considère bien qu’il existe des petits, des grands, des musclés, des bruns, des chauves, des hypermétropes, des palais sucrés, des hyperlaxes, des lymphatiques, des bilieux, des respiratoires, des neuro-arthritiques, etc. Evidemment, entre l’innée et l’acquis, la personne évolue avec son histoire. Il en va donc de même pour les minces et les gros. Qu’on le veuille ou non, tous les morphotypes existent sur Terre et il n’y a pas lieu de créer un standard, et encore moins en ce qui concerne le physique.

Le SET POINT laisse la place à cette prévalence génétique. Le poids de référence est donc cette valeur qui fera de vous une personne avec un certain poids, en dessous duquel vous ne descendrez jamais sauf en cas d’extrême privation. Si vous essayez, le corps fera tout ce qui est en son pouvoir pour que vous y reveniez.

Ce poids ne correspond pas à un poids que vous avez choisi, mais plutôt à un poids de croisière où le corps ne réclame pas. Car dans cette donnée entre le jeu du métabolisme. En fonction de nos propres besoins primaires déterminés par notre sexe, notre taille, notre ratio os-muscles-graisse et notre dimension épigénétique, notre corps est « promis » à un certain nombre de kilos de tissu adipeux. De ce stock d’énergie, le corps se prémunit de bien des problématiques de survie archaïque que sont la lutte contre la famine et l’instinct de reproduction.

 

 

Par exemple, n’oublions pas que les hormones de reproduction dites stéroïdes sont fabriquées à partir de « gras ». Les hormones d’adaptation et de stress sont également des stéroïdes. De plus, le bon fonctionnement du corps passe par l’expression du métabolisme et son besoin en énergie constante. Ces apports en énergie sont évidemment dépendants de l’alimentation. On peut donc légitimement se poser la question de l’impact de la sous-alimentation sur le métabolisme général?

Les apports en énergie sont également inhérents à nos stocks de tissu adipeux, répondant à la question « Au cas où je ne peux pas manger, comment puis-je faire pour maintenir mon milieu intérieur en parfaite stabilité? ». C’est ce que l’on appelle l’homéostasie, une notion que nous utilisons en permanence en Naturopathie quand il s’agit de vous expliquer comment le corps compense quand il est privé d’un besoin vital. Il va chercher des moyens détournés pour suffire à ses propres principes. Il peut s’avérer très ingénieux pour se faire.

Dans notre cas, il fera tout pour que le poids de référence soit maintenu coûte que coûte. Quitte à vous pousser à des faims assassines et des compulsions alimentaires boulimiques.

Dans cette dynamique, le SET POINT ne pourra jamais s’astreindre à la baisse, sauf dans des cas sévères de dénutrition comme l’anorexie mentale. Dans ce cas, d’autres facteurs de susceptibilité sont mises en regard. En revanche, le SET POINT pourra évoluer à la hausse. Ça ne va peut-être pas arranger vos attentes de minceur idéal, mais il s’adaptera en fonction de vos besoins. Si vous travaillez en Norvège, dehors en plein Hiver, votre tissu adipeux ne sera pas monopolisé de la même manière que si vous travaillez dans la Savane africaine avec des températures élevées. Si vous faites un sport de haut niveau, le poids de référence bougera pour maintenir l’homéostasie générale au regard de vos besoins énergétiques.

Donc non seulement, on ne peut exiger de peser un certains poids, mais il y a fort à parier que votre poids de référence ne soit pas celui que vous « estimez » être celui d’un corps parfait. Tout le monde ne peut pas faire une taille 38. Il est inutile d’envier ou de jalouser le corps de votre voisine ou celui de cette star de cinéma.

En revanche, il permet la richesse de diversité des individus et c’est plutôt magnifique d’être unique, non?

 

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L’Alimentation consciente en renfort?

Forts de ces évidences, nous comprenons aujourd’hui qu’il est inutile de « passer » son temps à se restreindre. Essorer les assiettes, faire la chasse au gras, aux sucres, au plaisir et à la convivialité ne serviront à rien. Votre corps appelle ce dont il a besoin et la faim dépend de plusieurs mécanismes dont certains sont physiologiques et attachés à des capteurs et récepteurs corporels qui surveillent le SET POINT.

Il est probable que ce poids soit de 70 kilos. Si vous en pesez 90, vous serez déjà bien heureux d’y arriver. Il est probable que vous en pesiez 65 au prix de nombreux efforts, de larmes et de privation extrême et là il sera temps d’accepter cet état de fait. L’épanouissement est ce qu’il y a de plus beau à regarder.

N’oubliez pas que le stress de cette lutte contre votre poids et vos envies de manger bien légitimes génèrent une production de cortisol, dont on sait qu’elle influence la gestion de la glycémie et des appels de nourriture notamment sucrée. Avez-vous réellement envie de vous priver toute votre vie? Avez-vous réellement besoin de mener une guerre contre votre corps en permanence? N’y a-t’il pas plus important dans la vie que la loi des corps parfaits? Avez-vous envie de gaspiller votre énergie à cela?

Il est temps de lâcher prise et d’accepter que votre corps doit peser un certain poids et pas un autre choisi au regard d’une supputée minceur. Il est temps de libérer votre corps, car il est capable de faire un travail d’auto-régulation fiable. Et vous serez agréablement surpris de voir qu’il est digne de confiance pour peu qu’on veuille bien être à son écoute.

Comment? C’est ici que l’on évoque le point central de l’approche pour vous amener à votre poids de référence : la FAIM. Vous avez compris que le corps régule ses besoins par des messages de faim. Or, la pratique des régimes et les modes de vie actuels nous déconnectent de tout cela. Sans compter que nous répondons à des injonctions nutritionnelles d’assiette parfaitement « régime » où on retire toutes sensations de plaisir. Ce dernier est relégué à l’épisodique aliment « tabou » diabolique. Pas de gras, pas de chocolat. 

 

 

Donc pour arrêter de lutter contre la nature même des choses et ne plus trop « manger » ou pas assez, il faut non seulement remettre la FAIM au cœur de votre rapport à la nourriture, mais également le plaisir de manger. Car c’est lui, qui va provoquer la SATIÉTÉ.

La pratique de l’Alimentation consciente corrige la perte de vos repères pour vous permettre de réguler vos prises alimentaires à hauteur de votre faim et de vos besoins énergétiques. Tout ceci s’apprend par des exercices pratiques et par la mise en place de la Pleine conscience dans votre vie.

Interroger son corps sur son envie de manger, entendre les signes physiologiques qui l’indiquent, comprendre d’où provient la faim et y répondre sans culpabiliser, avoir une rapport ami avec la nourriture, arrêter de répondre à des dogmes « minceur » avec peu de fondement, dédramatiser les aliments tabous, voilà ce qu’entraîne l’apprentissage et la pratique de l’Alimentation consciente.

Être en paix avec son assiette et son corps. Se donner le droit de manger et arrêter de tout contrôler. Manger est une pulsion de vie au cœur de laquelle la pensée critique n’a rien à faire.

Prenez soin de votre assiette et de vous-même.

Delphine

L'auteur :

Delphine Baratier est praticienne et formatrice en Naturopathie. Elle est également praticienne en Psychologie positive et en Programmation Neuro-linguistique (PNL). Delphine est spécialisée dans l'accompagnement des troubles liés aux émotions tels que la dépression, l'anxiété ou l'envahissement mais également les troubles du comportement alimentaire. Elle anime un blog et un podcast qui s'appelle Campag'Naturo. Elle consulte à distance et sur Lyon.

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