Il était une fois… Un enfant qui ne voulait pas dormir.
4 Français sur 10 disent souffrir de problèmes de sommeil et 16 % souffrent de troubles du sommeil diagnostiqués par un médecin. Mais qu’en est-il des enfants ? Et comment la naturopathie peut-être elle un soutien de choix ?
Les troubles du sommeil chez l’enfant : ce qu’il faut savoir
Les jeunes héros de notre vie ne sont en effet pas épargnés par le problème de dette de sommeil, engendrant souvent fatigue, problèmes émotionnels, fragilité immunitaire, voire troubles de la croissance pour les formes les plus sévères.
On distingue différentes problématiques touchant au sommeil :
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- Problèmes d’endormissement réveils nocturnes ou anticipés, le plus souvent dûs au stress
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- Réduction du temps de sommeil du fait du mode de vie (les adolescents ont perdu 2h de sommeil en 50 ans !)
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- Parasomnie ou somnambulisme, qui réduit la qualité du sommeil (17% des enfants sont touchés), et est amplifié par le stress entre autres.
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Tout d’abord, avant de consulter en naturopathie, il est utile de faire le point avec le médecin traitant pour déterminer et diagnostiquer :
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- Une infection parasitaire (oui, les fameux vers dont vos grands-mères vous parlent ! Ils ne sévissent pas que lors de la pleine lune et provoque des réveils aux alentours de 2 ou 3 heures du matin. Les enfants ne pensent pas toujours à préciser que c’est un prurit anal qui les réveille, et on peut les comprendre !)
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- Des troubles de type somnambulisme mais aussi épilepsie, troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), dépression…qui relèvent de consultations de spécialistes en premier lieu avant d’envisager un accompagnement complémentaire en naturopathie.
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- Des carences en particulier en vitamine D, des allergies qui pourraient perturber votre enfant. Elles sont décelables grâce à des analyses sanguines ou des tests prescrits par votre médecin.
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Une fois cette étape effectuée, que peut-faire la naturopathie pour vous ? Commençons par la base de la pyramide : le ventre.
L’alimentation et les troubles du sommeil chez l’enfant
Petits princes à l’appétit d’oiseau ou ogres, vos enfants gagneront à suivre quelques principes de base en alimentation. Ne culpabilisez pas parce qu’il ou elle ne veut pas manger de tout et qu’il est compliqué de les faire manger sainement, rappelez-vous, chacun fait de son mieux !
Quelques rappels utiles cependant :
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- Les repas sont répartis en trois repas et deux collations selon la faim de l’enfant. Inutile de forcer si l’appétit n’est pas là, ni de reprendre et réprimander de façon virulente si les envies de manger sont fréquentes. Prendre le temps d’expliquer le rôle des moments de collation et de repas et réduire tant que possible les grignotages intempestifs est souhaitable. A ce titre, les adultes devraient faire figure d’exemple, et ce n’est pas toujours facile !
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- Le petit déjeuner du matin est idéalement protéiné, avec une teneur si possible réduite en sucres ou en aliments à index glycémique haut. Si le petit déjeuner sucré est de rigueur, on évite les céréales transformées, soufflées, enrobées de sirop et on réserve les viennoiseries pour des exceptions, préférant du muesli, du porridge, des céréales complètes.
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- Le déjeuner et le dîner pris dans le calme si possible font la part belle aux légumes crus et cuits, et aux féculents variés, avec une attention particulière sur la quantité de protéïnes. Les enfants mangent souvent trop de viande par rapport à leur poids, un apport par jour est plus que suffisant.
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- Une collation riche en glucides et en tryptophane à 16h ou 17h favorise l’apport de sérotonine, précurseur de la mélatonine, autrement appelée « hormone du sommeil ». Il est possible de proposer des fruits secs associés au oléagineux, des pâtisseries maison, des fruits comme la banane…Pour le tryptophane, il doit être présent également au dîner sous forme de légumes à feuilles vertes par exemple.
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- Le « bon gras » ne doit pas être oublié : il a un effet antiinflammatoire qui joue également sur la qualité du sommeil et le fonctionnement cérébral. Privilégiez toujours les oméga 3 et 9 présents dans les huiles vierges de qualité comme le colza ou l’olive, ainsi que les poissons gras.
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- Enfin, comme en gestion du stress, on évite les toxiques : nourriture trop transformée, colorants, additifs, boissons de type soda ou trop sucrées. Exit les potions poison, bonjour eau pure et claire ! A défaut de fontaine enchantée, une eau minérale ou filtrée sera tout à fait adaptée.
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L’hygiène de vie chez les enfants : ritualiser le sommeil
Un royaume en paix implique des sujets calmes et sereins avec une vie bien réglée.
Autrement dit, les enfants ont besoin de stabilité et de régularité dans leur emploi du temps pour installer un rythme de sommeil harmonieux.
Dans la mesure du possible, l’enfant doit connaître le déroulement de sa journée et de sa semaine pour se sentir en sécurité. Afficher un planning du jour avec des pictogrammes pour les plus petits lui permet d’intégrer en autonomie le déroulement et d’ainsi éviter de redouter le moment du soir.
Le rituel du coucher a son importance. Il doit comprendre des moments de partage en famille, d’écoute, de présence affective. Alors, chers parents, c’est le moment pour vous aussi de déconnecter et d’être complètement présent avec votre enfant. Posez-moi ce téléphone, au moins du repas jusqu’au coucher (un défi plus difficile qu’il n’y paraît) ! Prévoyez dans votre organisation de la journée ce moment avec votre enfant, avec au choix un jeu calme, une histoire du soir, une chanson, des câlins… A vous de vous constituer votre propre rituel.
Par ailleurs, la chambre devrait être perçue comme un espace de sérénité et de calme. C’est pourquoi il est souhaitable que les jouets ou toute source de distraction ne soient pas trop à proximité du lit et n’encombrent pas la pièce. Les écrans à ce titre n’ont aucune place dans la chambre de l’enfant, et encore moins le soir. Donc : pas de télévision, d’ordinateur, de téléphone ou de tablette dans la chambre de votre enfant.
Pourquoi un avis aussi catégorique ? La lumière émise est particulièrement nocive et perturbe le cycle du sommeil, induisant le corps en erreur. En effet, l’hormone du sommeil, la mélatonine, est sécrétée environ 2 à 3 heures après la diminution de la luminosité par la glande pinéale. Les écrans sont également des excitants, agissant sur le cycle dopaminergique de la motivation, donc sur l’éveil et l’humeur. Si vous faites partie des « mauvais élèves », pas de panique, les effets sont réversibles. Alors, armez-vous de courage, rangez les téléphones et sortez de beaux albums de contes.
Une activité physique régulière pour mieux dormir
Pratiquer régulièrement un sport est essentiel pour avoir un sommeil de qualité. Marcher, faire du vélo, les occasions sont nombreuses et passer du temps en plein air favorise une bonne oxygénation, tandis que le maintien d’une masse musculaire suffisante permet de conserver non seulement une bonne forme physique, mais en plus un équilibre émotionnel satisfaisant.
Comment donc ? L’activité physique permet une meilleure digestion et une sécrétion de sérotonine plus importante, ainsi qu’une meilleure qualité de la barrière intestinale (une histoire de glutamine, acide aminé lié entre autres à l’activité musculaire et qui joue aussi un rôle crucial dans l’hyperperméabilité intestinale).
Vous voyez ? Pour bénéficier du repos du guerrier, vos chevaliers et chevaleries en herbe auront tout à gagner à chevaucher par monts et par vaux. A défaut, une partie de football en plein air fera l’affaire.
Gestion des émotions : écouter son enfant pour favoriser un bon sommeil
Les monstres qui empêchent de dormir pullulent dans les chambres d’enfants, n’est-ce pas ?
Bien souvent, identifier quelles émotions sont en jeu permettent de les chasser … pour un temps au moins, car cette construction émotionnelle est l’histoire de toute une vie !
Il ne s’agit pas de juger l’état émotionnel de l’enfant en balayant d’un revers de la main et en niant son ressenti. Même si cela vous paraît dérisoire, tout cela est très réel pour lui ou elle !
Alors, a-t-il peur ? de quoi ? S’inquiète-t-il pour quelqu’un ? A-t-il un questionnement existentiel qui le taraude et qui bouillonne ? Connaît-il des problèmes relationnels à l’école ou dans ses loisirs, dont il ne vous aurait pas parlé ?
En tant que parent, l’essentiel est d’assurer une écoute pour mieux identifier ses émotions, en parler, et rassurer.
Une veilleuse peut aider pour la peur du noir, un câlin pour un chagrin passager, mais si cela dure, il n’y a aucune honte à consulter un psychiatre ou psychologue qui saura vous soutenir.
La gestion du stress pour mieux dormir chez l’enfant
La sophrologie et la cohérence cardiaque sont deux alliées de choix chez l’adulte : il en va de même chez l’enfant, en adaptant les exercices.
Tout d’abord, en méditation, relaxation ou sophrologie, de courts exercices avec des visualisations de paysages relaxants, des techniques de scan corporels peuvent amener l’enfant à prendre conscience de son corps, respirer et se détendre au niveau musculaire et convoquer des images positives et rassurantes à l’heure du coucher.
Ensuite, la cohérence cardiaque est un outil de choix et tout à fait accessible dès le plus jeune âge, en proposant des supports et des guides simples.
Il est possible de se faire aider d’un professionnel du bien-être pour acquérir les bonnes pratiques et aider au mieux son enfant lors de séances adaptées.
Sommeil chez l’enfant : la phytothérapie et micronutrition en renfort
Le premier poste sur lequel agir est sans aucun doute celui du magnésium. En effet, la majorité de la population en manque. Le magnésium a une action sédative, relaxante et participe à l’équilibre global. Il entre dans environ 40 réactions biochimiques au sein du corps ! Veillez à proposer un magnésium facilement assimilable avec le magnésium de 3e génération.
La vitamine D, nous l’avons évoquée, est également très importante : elle a une activité de type hormonal et régule le sommeil.
Pour l’émotionnel, les élixirs floraux existent sans alcool et sont à déterminer en fonction de votre enfant. Pas de solution toute faite mais une proposition personnalisée à voir avec votre praticien bien-être.
Enfin, en phytothérapie plusieurs possibilités existent :
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- La gemmothérapie ou phytothérapie des bourgeons peut venir en renfort, par exemple avec le bourgeon de figuier qui apaisera également le système digestif, le tilleul qui a un effet sédatif en plus de drainer l’organisme, ou encore l’aubépine qui apaisera les organismes stressés et anxieux, sujets à la tachycardie.
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- La phytothérapie avec les extraits de plantes est aussi prolixe : mélisse, passiflore, mais aussi la valériane sont autant de plantes amies du sommeil à proposer aux enfants selon des modalités à adapter (extraits de plantes, tisanes, tout est affaire de dosage, de goût et d’habitudes à prendre en compte).
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- Les bains aromatiques sont une option également très relaxante. Attention avec les huiles essentielles : il est préférable d’opter pour des hydrolats de lavande vraie ou encore de fleur d’oranger à raison d’un verre par bain à partir de 3 ans, les huiles essentielles dans le bain étant à proscrire absolument avant 6 ans.
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- Une diffusion d’huile d’essentielle de lavande vraie, de petit grain bigaradier ou encore de mandarine rouge à raison de 2 gouttes maximum pendant 5 min avant le coucher (ne jamais diffuser en présence de l’enfant) apaisera l’atmosphère de la chambre.
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Les solutions sont multiples pour favoriser le sommeil des petits comme des plus grands. Il est temps à présent de se quitter, en espérant une fin heureuse pour vos nuits et celles de toute la famille !
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Sources :
- Chatburn A. et al., Resiliency as a mediator of the impact of sleep on child and adolescent behavior, Nat. Sci Sleep, 2013
- www.institut-sommeil-vigilance.org
- Curtay, Nutrithérapie 1 et 2, ed. Testez, réédition 2019
- Les ouvrages d’Isabelle Filliozat, en particulier Au cœur des émotions de l’enfant, éditions JC Lattès, collection Marabout, 1999.
Des lectures pour parler des émotions et du sommeil aux plus petits :
- La couleur des émotions, Anna Llenas, éditions quatre fleuves, 2014
- Non pas dodo ! Stephanie Blake, école des loisirs, 2011
- Grosse colère, Mireille d’Alancé, école des loisirs, 2001
- Au lit, petit monstre ! Mario Ramos, école des loisirs, 1998
La sophrologie et la cohérence cardiaque avec les enfants :
- Calme et attentif comme une grenouille, Eline Snel, Editions les Arènes 2017
- Cohérence kid, David O’Hare, Editions Thierry Souccar, 2018
Article très intéressant, merci !